Quelques portraits d'ancêtres...

   
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Noel Dousset
Jaunay (Traité de)
Curés & vicaires

Jacques Jaunais
Jacques Blino

Curés et vicaires
dans l'ouest du Pays de Retz

  3 prises de position
1 - Certains prêtent serment sans aucun problème et c'est le cas par exemple des curés de Saint-Père-en-Retz et Sainte-Opportune ainsi que du curé Moret de Saint-Brévin extrêmement convainquant auprès de ses paroissiens et qui continue à assurer son ministère sans problème, administrant les sacrements dans des conditions souvent difficiles.
  2 - D'autres (un petit nombre) prêtent serment à la Constitution aux alentours du 9 février 1791 mais se rétractent quelques mois plus tard (mai 1791) sous des prétextes divers.
Ainsi le curé de Saint-Viaud, l'abbé Le Quimeneur, écrit aux administrateurs du district de Paimboeuf, pour excuser son retour en arrière. Il explique que s'il a bien prêté le serment civique, «il n'a pu se résoudre à en dire le dernier membre soit: et de maintenir la constitution, que de plus sa conscience seule guidée et éclairée par de sérieuses réflexions sur les principes de la théologie l'a incité à faire sa rétractation»... Bref, a-t-il eu peur? ou a-t-il réfléchi aux conséquences de son acte? ou a-t-il eu connaissance de la décision du pape du 10 mars 1791 qui condamne la Constitution Civile du Clergé? En tout cas, s'étant rétracté, il doit quitter sa paroisse et, comme lui, bien d'autres curés (entre autres celui de Corsept).
 

3 - Les derniers, les plus nombreux, refusent le serment et deviennent donc «réfractaires». Sur 58 ecclésiastiques du district de Machecoul, seulement 6 prêtres prêtent serment. Pour ces «insoumis» cela signifie l'exil vers le Portugal ou l'Espagne; le 12 septembre 1792 est fixé pour l'embarquement à Paimboeuf sur trois bâtiments, le Français, le Didon et l'Aurore. Parmi eux de très nombreux prêtres de la région (ceux de St-Hilaire et Chauvé par exemple). Certains mourront en exil, d'autres ne reviendront en France que plus tard vers 1796-1797.
S'ils ne choisissent pas l'exil, il leur reste la détention dans les ignobles prisons de Nantes avec bien souvent au bout, les noyades.
Ainsi en est-il pour Pierre Guérin, chapelain du Migron en Frossay qui, arrêté le 5 juin 1792, fait partie, le 16 novembre, d'une sapine coulée en Loire et aussi pour le recteur Thomas Lacombe, curé de Corsept, âgé de 68 ans, qui réussit à se défaire de ses liens et à s'échapper. Recueilli par des marins, avec deux autres prêtres, ils sont réclamés par Carrier et rejetés, le lendemain, en Loire, lestés de quelques poids pour être sûr du résultat. L'abbé Bodet, ancien recteur de Saint-Brevin est d'abord torturé avant de finir ses jours dans cette même noyade.

  Frossay
 Le 17 Frimaire An VII, le citoyen Lemercier commissaire du Directoire exécutif du canton de Frossay fait le rapport suivant :
" Des rassemblements nocturnes ont lieu dans la commune de Frossay, des domestiques s'absentent la nuit avec des armes. On entend retentir la cornemuse à différentes heures de la nuit ce qui annonce la présence des prêtres réfractaires. Il serait prudent de mettre à Vue une garnison de 30 à 40 hommes. Cette commune est voisine de la Forêt de Princé où des scélérats peuvent facilement se cacher. La garnison par des battues fréquentes les empêcherait d'y chercher un azile. La grande route d'ailleurs passant par Vue la police des passeports sera beaucoup mieux exécutée. Il sera également à propos de mettre à Frossay un cantonnement de 30 à 40 hommes. L'esprit de cette commune à toujours été et est encore des plus mauvais et parmi ses habitants il en est une grande quantité qui recommencerait la guerre civile avec plaisir. On pourrait ajouter à ces mesures la réorganisation de la Garde Nationale de St Père en Retz. Les habitants de cette commune sont dans les meilleurs principes, ils pourraient faire des battues de temps à autre dans la commune de Chauvé où se réfugie dit-on une quantité de prêtres réfractaires, émigrés et autres. Dans toutes ces battues et tournées, l'ordre devra être donné au commandant de la force armée de saisir toutes les armes à feu qu'il trouvera dans les maisons. Il serait bon même, si cela était possible que les gens connus pour avoir des armes dont le civisme serait suspect fussent contraints sous quelques peines de les remettre. Nous vous invitons citoyens Administrateurs (du Département de la Loire Inférieure) à prendre en considération nos observations en vous concertant avec le général Grigny auquel nous avons écrit dans les mêmes termes ".