Généalogie famille de Habart

Hitoire d'une famille Boulonnaise (62)

     

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Audinghen
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Présentation
Seigneurs de
  Bournonville
115 branches
  Rois de Fance,
  Guillaume le C.
  Charlemagne,
  Clovis...

L'ancêtre
  1470 - 1800
Branche Brunet
  1520 - 1800
Br. Hamerel
  1570 - 1800
Br. Senlecque
  1599 - 1800
Br. Coulon
  1652 - 1800
Sources

Généalogie
  et liens avec
  Jean de Habart.

 


Audinghen

HISTOIRE


La première mention historique d'Audinghen, est celle qui se trouve dans la vie de Saint-Bertulphe, à propos d'un Breton nommé Electus, qui était venu dérober le corps de ce saint abbé à Boulogne pour le transporter en Angleterre, et qui l'avait caché dans 1e village d'Otidigem ou Otidinghem. Il avait dérobé de même, dans l'église de Montreuil le corps de saint Gudwal. Arnoul de Flandre, l'ayant su, envoya l’évêque de Thérouanne Witfrid à la recherche de ces saintes reliques, puis il les fit transporter à Gand, pour les y conserver avec plus de sûreté en 940. Otidinghen serait d’origine celte et se décomposerait en Otid, nom Celte, ing, voulant dire fils, et hen pour enclos; c’est-à-dire l’enclos d’Otig père et fils.
Le nom d'Audinghen se retrouve plus tard dans la chronique d'Andres, en 1084, avec Guillaume de Odingehem, cité pour des libéralités qu'il fit avec ses enfants, en faveur de l'abbaye, dans la paroisse de Campagne. Cet établissement religieux possédait, en outre, un moulin dans la paroisse de Odingahem, dont le donateur, avant 1091, n'est pas indiqué. Haket de Odinghem ou de Hodingehem, comparait comme témoin dans deux chartes de la comtesse Ide de Boulogne, de 1183 et 1186. Il y a vers le centre du village, au nord-est de l’église, au lieu nommé le Catelet une motte d'environ 7 mètres de haut sur 100 mètres de circonférence. Elle n'est point environnée de fossés. Ce doit être la motte seigneuriale où Haket d'Odinghem avait son donjon.
En 1224, l'abbaye de Licques y possédait une dîme, decimam in parochia de Hodingehem, dont elle jouissait encore en 1790.
En 1226, Pierre de Odingehem, chevalier, prétendait que l'église d'Audinghen, cela veut dire le patronage, avec les émoluments du personat, lui appartenait, à l'encontre de l'évêque de Thérouanne. Une sentence arbitrale, prononcée le 17 octobre par les abbés de Notre-Dame de Boulogne, de Samer et de Saint-Wulmer, prononça que l'église appartenait à l'évêque. Plus tard, ce patronage échut à Notre Dame de Boulogne, pour faire de nouveau retour à l'évêque en 1570. Le chapitre de cette ville y conserva, jusqu'à la Révolution, des dîmes, des censives et même quelques fiefs, dont il avait hérité de la même abbaye, qui y avait des terres et des hôtes en 1208, et même probablement dès l'an 1129.
En 1255, l'abbé de Notre-Dame de Boulogne suppliait le comte de Poitiers, Alphonse de France, frère de Saint-Louis, de vouloir bien délivrer à l'abbaye la somme qu'il lui avait promise pour la fondation d'un cierge. On comptait sur cet argent pour payer une terre de douze livrées qu'on venait d'acquérir à Odinguehem.
En 1370 la seigneurie de ce village appartenait au seigneur d’Odre qui y avait un bailli.
L'église d’Audinghen qui a été détruite sous un bombardement Anglais en 1943, était un édifice assez considérable, avec une tour octogonale assise sur la croisée du chœur et des transepts. C'était un édifice dont il est difficile de déterminer le caractère, à cause des nombreuses réparations qu'à on lui avait fait subir. Il mesurait 43 mètres de longueur sur 8 mètres de largeur. Les transepts présentaient un développement de 25 mètres. Dans une notice publiée en 1839 par la Gazette de Flandre et d'Artois, M. l'abbé Parenty attribuait au XIVe siècle la construction de la partie la plus ancienne de l'église d'Audinghen. Plus tard, le docte antiquaire s'est ravisé; et une note prise par lui sur les lieux le 19 septembre 1850, dit que le chœur était du XVIe siècle mais qu'il y avait quelques traces du style roman de transition dans l'intérieur du campanile, au-dessus de la voûte du clocher.
On y remarquait, au dehors, des restes de mâchicoulis. C'est que cette tour et cette église étaient une forteresse, dans laquelle la population d'Audinghen fut prise d'assaut et inhumainement égorgée par les bandes anglaises qui couraient le pays, durant les guerres du XVIe siècle. La tradition locale a gardé le souvenir de cet événement; mais en voici le récit authentique d'après le manuscrit n° 52 de la bibliothèque de Lille.
" Les Anglois sont ung jour allet environ deux mille hommes de pied, et trois ou quatre cent chevaulx avecq artillerie, assiéget l'église de Audinghem, en laquelle y avoit environt quatre-vingtz et huiet hommes boullenisiens, laboureurs et gens du village, et est entre Boullongne et Callais, à trois liewes de Boullongnes; ils se sont vaillamment déffendu plus de six heures, tellement qu'ils tuèrent ung gentilhomme anglois, et plusieurs aultres; en la fin, ils se rendirent la vie saulve, les Anglois les ont pilliés et tous despouilliés, puis les cappittainnes ont dit : Messieurs, quant à nous, qui vous avons prins à merchi, nous vous laissons la vie saulve, mais quant aux gens de guerre nous en meslons point. Tellement que bruict court en ceste ville de Saint-Omer, que les piettons entrèrent dedens icelle église et tuèrent tous ces povres paisans sans en eschaper un seul; aulcunes femmes entrèrent par une verrière pensant saulver leurs maris et enffans, mais autant qu'il y en entra furent touttes tuées ; quatre prêbstres estans là dedens, ils leurs coopèrent les doibz sacrez et les coronnes, puis après les gorges. La fureur est si grande les ungz contre les aultres que c'est horreur d'en ouyr parler ". Presque toutes ces expéditions étaient faites par la garnison de Guingnes, qui avait ordre de tout tuer, " hommes femmes enfants; " et dont les soldats prenaient plaisir à torturer leurs prisonniers en leur tirant les langues hors des corps, pour les renvoyer ensuite. Ils avaient pris un jour quatorze femmes qu’ils avaient tuées à l'exception d'une qui était enceinte; mais la consigne était .si sévère que l'Anglais qui se rendit coupable de cet acte d'humanité, " fut pendu sur le marché de Guingnes ". On jugera par là du reste.
Le siège de l'église d'Audinghen où furent massacrés 240 habitants, dut avoir lieu au mois de février; car la lettre du narrateur, qui en parle comme d'un fait récent, est datée du 7 mars 1543, et encore faut-il observer que ce chiffre désigne l'année 1544, parce qu'on était alors avant Pâques. Ce fut, à n'en pas douter, cette église qui en fut le théâtre et qui en souffrit les conséquences, ayant été incendiée en partie et dévastée par un ennemi sans pudeur (les traces de boulets que l’on voit encore sur ses restes de mâchicoulis, indiquent que la tour de cette église dut subir un bombardement ?). On la répara comme on put; le peuple était pauvre et le clergé manquait de ressources. Dans les années qui suivirent, et presque durant un siècle, la cure d'Audinghen fut en commende. Le dernier de ses curés commendataires mérite d'être ici nommé : c'était Noël Gantois chanoine, archidiacre et grand vicaire de Boulogne. Plus tard, au XVIIIe siècle, un curé d'Audinghen, qui était du diocèse d'Amiens et gradué en théologie, Jacques Ringot, installé le 13 juillet 1730, fut commissionné doyen du district de Wissant le 19 juin 1740, et devint cure de Samer en 1745.
La seigneurie d'Audinghen appartenait au XVIIIe siècle à la famille Du Wicquet d'Ordre, qui paraissait la tenir comme une dépendance directe de la baronnie de ce nom. C'était le plus beau fleuron de leur couronne féodale; car aucune paroisse n'était aussi florissante, à cette époque, sous le rapport de l'agriculture.
Ce village avait 132 feux en 1789 et il envoya à l'assemblée électorale de Boulogne deux délégués, qui furent Antoine Daudruy, et Charles Hamerel. Ce dernier fut l'un des quatre citoyens que les électeurs du district de Boulogne envoyèrent le 30 juin 1790 à Arras pour y former avec les élus des autres districts, l'administration départementale. Quant à son collègue, il eut un sort bien différent ; car Jean- Jacques Daudruy, son frère, ayant été arrêté pour avoir dit dans un cabaret " buvons à la santé de la nation et du Roi, et s'être écrié deux fois en pleine rue, Vive le Roi" fut guillotiné à Arras le 29 frimaire an II (19 décembre 1793). Cette famille Daudruy est connue dans l'histoire du Boulonnais pour avoir donné à la judicature plusieurs magistrats et à l'Eglise plusieurs sujets, entre autres Maxime-Joseph, lié à Boulogne, institué prieur de Rumilly le 14 septembre 1718, mort prématurément en 1734.
Au sortir de la tourmente révolutionnaire, Audinghen se distingua comme centre de la réaction religieuse dans le Boulonnais. Maître Antoine-Marie Compiègne, qui y rentra clandestinement la veille de Noël de l'an 1795, avec le titre de missionnaire, y exerça clandestinement son ministère pendant la Terreur. Nommé curé d’Audinghen après le Concordat, il y fonda, quelques années après, dans les dépendances du presbytère, un pensionnat dont M. Delrue, réfugié à Warincthun depuis sa déconvenue de Wimille, devint le premier professeur. A M. Antoine-Marie Compiègne, que Mgr de La Tour d'Auvergne appela à Arras en 1806 pour être le supérieur de son Grand-séminaire, succéda son cousin, M. Louis-Michel Compiègne, en qualité tout à la fois de directeur du pensionnat et de desservant de la paroisse; puis ce fut son frère, Jacques-Marie-Louis-Jean-Baptiste, élève du séminaire des Trente-Trois, ancien vicaire de Saint-Nicolas de Boulogne. Le décret du 15 novembre 1811 sur le régime de l'Université l'ayant forcé de transférer son pensionnat à Boulogne, il y mourut le 19 juillet 1816, après l'avoir remis entre les mains de Mgr Haffreingue.